Le costume

 

Les modes masculines :

La tenue vestimentaire des hommes  se composait d'une chemise blanche, d'un gilet, d'une veste et d'un pantalon de couleur foncée, unie ou rayée.

La partie la plus 'distinctive'  du pays de Baud, comparé au reste du vannetais, réside dans les deux pièces les plus visibles du costume: le gilet (giletenn) et la veste (paletot ou korf chupenn).

Le giletenn, sans manche, porté à même la chemise, de coupe largement évasée sur la poitrine, laisse apparaitre la chemise comme une sorte de plastron. Il se ferme sur le devant par une double rangée de  6 boutons minimum. Ce gilet s'ajuste dans le dos au moyen d'un passant et d'une boucle. Par dessus, la veste se portait ouverte, et comportaient deux grandes poches carrées revenant sur l'arrière.

Ces deux pièces étaient majoritairement constituées en drap de laine orné de velours, sur le pourtour et les poches notamment.

Le drap de laine pouvaient être de trois couleurs: noir le plus souvent, bleu pour les meuniers, ou encore blanc, de manière plus rare. Les meuniers portaient, par dessus leurs vêtements, une blouse de toile enduite.

Une femme et un homme discutent à la fontaine, l'homme porte le costume de Baud et la femme porte le capot. (Locminé début XXème)
Une femme et un homme discutent à la fontaine, l'homme porte
le costume de Baud et la femme porte le capot. (Locminé début XXème)

 

Les modes féminines :

Les Baldiviennes portaient, quant à elles, une robe de cotonnade ou de drap de laine noir, ornée de velours et occasionnellement de bandes perlées (perles noires en général) aux larges manches dites en pagode,  un tablier et bien sûr une coiffe.

La robe revêtue à Baud se ferme sur le devant, sur une guimpe (ou 'plaque'), par un système de laçage ( ou plus rarement de crochets). Elle se distingue des autres modes vannetaises par le fronçage de la jupe et la pose des velours dans le dos.

En fonction de l'occasion, on ajoutait à sa robe des bandes perlées aux motifs floraux ou géométriques, des manchettes de diverses matières (de la dentelles à la fourrure),...

Par dessus cette robe se portait un tablier, noué sous la bavette (ou empiècement), dont la pointe basse donne à l'ensemble sa forme caractéristique.  La taille de cette pièce permet, par ailleurs, de distinguer les femmes de Baud (bavette basse) de celles des communes avoisinantes (bavette haute).

Ces tabliers étaient constitués de différentes matières, plus ou moins nobles selon l'usage auquel ils étaient destinés (crêpe de  Chine, coton, soie, velours, ...), et parfois richement décorés (perles, broderies...).  Ils pouvaient aussi comporter des poches.

Femme portant le capot (Baud 1902)

 

La mode de Baud recouvre plusieurs types de coiffes: le capot, la kornek, la coiffe d'artisane.

En semaine les femmes portaient le capot, sans col. D'abord plein, en drap et satin ou velours noir, ou coton blanc, il s'allège aux alentours du XXème siècle. Désormais en filet à mailles de plus en plus larges (les derniers capots pleins ont cependant été portés jusque dans les années 30 par les plus anciennes), ils s'ornent parfois de magnifiques broderies.

Lors des grandes occasions, (le dimanche pour les plus riches), les femmes portaient la kornek. Cette somptueuse coiffe, accompagnée d'un col rectangulaire brodé, est réputée être l'une des plus seyante de Bretagne. Les dernières modes, extrêmement brodées et donc très coûteuses, n'étaient accessibles qu'à une partie de la population. Il était donc fréquent de louer ou d'emprunter la coiffe d'une autre.

Il existait également à Baud, une mode dite d'artisane: à la place de la kornek était portée une coiffe plus courte, de coupe différente et au fond généralement plissé, dont il a existé plusieurs versions. Celle-ci se portaient avec un tablier à bavette basse, une guimpe tour du cou et un châle, la robe ne comportait donc pas de velours dans le dos.

Femme portant la kornek (Baud début XXème)

 

La tenue de travail :

Au quotidien, les femmes portaient une robe de matière ordinaire, sans velours sur la jupe. Pour protéger le velours des manches et éviter que celles -ci ne les gênent dans leur travail, elles revêtaient des manchettes particulières: sorte de tube de tissus épais et résistant, fermé au poignet par un lacet ou un élastique, remontant jusqu'au dessus du coude où il était tenu par une épingle de sûreté.

 

Les enfants :

Garçons et filles portaient une robe, au moins jusqu'à l'âge de la marche, le plus souvent jusqu'à la première communion. Après celle-ci, les filles revêtaient la tenue de leur mère et les garçons celle de leur père.